Qu’en pensez-vous?












Le harcèlement sexuel, les agressions aussi, sont courants dans les bizutages (même repeints aux couleurs des week-ends d’intégration), il suffit d’aller sur Internet pour le constater.Alcool + rapport domination-soumission + éloignement du milieu familier favorisent les abus.Ces comportements sont trop souvent tolérés par les écoles. D’autant plus que les victimes se taisent (l’omerta des grandes écoles), et que certaines d’entre elles se “vengent” l’année suivante en accompagnant les bizutages sexistes que subissent les nouvelles.
Et pourquoi se priverait-on de reproduire ces comportements au travail où ils sont facilités par le rapport de forces favorable au “supérieur”, et peut-être aussi par l’absence de solidarité entre victimes?
Le bizutage doit être combattu parce qu’il s’accompagne de harcèlements, voire de sévices sexuels ET AUSSI parce qu’il sert d'”initiation” à des pratiques similaires par la suite au travail.
Le bizutage et ses succédanés seraient donc une véritable “école du harcèlement sexuel”.
Bref. SOS Bizutage espère que le climat actuel, suite à l'”affaire Weinstein”, permettra aussi d’éradiquer les pratiques sexistes dans les écoles et les facs.
Il y a eu en septembre de cette année la mort par noyade de cet étudiant en droit de Nancy qui participait à un wei organisé par des étudiants d’une école dentaire de Nancy dans les Vosges. Ce matin 16 octobre, un auditeur de RTL, Michel, a relaté la mort de son fils au cours d’un wei organisé en 1996 par une école parisienne aux Arcs. Trois semaines plus tôt, m’ a-t-il précisé, un jeune alcoolisé dans le cadre d’un autre wei s’était tué en s’écrasant contre un pylône en faisant de la “luge” sur un matelas.
Avec l’aide de Michel, nous allons démarrer une campagne contre l’alcoolisation organisée dans le cadre des week-ends d’intégration. C’est désormais notre priorité.
Pas seulement dans les wei, d’ailleurs. Au cours de l’émission à laquelle j’ai participé en direct ce matin sur RTL, un autre auditeur, Alain, a expliqué que dans le service où travaille sa fille, en 5e année de médecine, on voit arriver aux urgences le jeudi des quantités d’étudiants qui ont besoin de soins parce qu’ils ont participé à une soirée alcoolisée.
Bizutage se dit “hazing” aux Etats-Unis. Ce bizutage à la “Yankee” a la vie dure malgré les lois qui l’interdisent maintenant dans la plupart des Etats de l’Union, et plusieurs dizaines de morts ont été enregistrées. D’où l’intérêt de la semaine de sensibilisation aux méfaits de cette pratique.Le bizutage à l’américaine concerne traditionnellement les clubs d’étudiants dans les universités, qu’on appelle “fraternities” et “sororities”. Mais cette pratique s’est aussi étendue à de nombreux lycées (High Schools), aux équipes de sport (baseball, football, soccer, lacrosse etc.), aux “cheerleaders” qui sautillent pendant les matchs, à des sociétés musicales…
Il est très difficile de faire appliquer la loi, car les victimes, comme ailleurs, parlent rarement. Une enquête qui vient d’être réalisée montre ainsi que 95% des jeunes qui ont été victimes de bizutages gardent le silence.
On note cependant de plus en plus de plaintes en justice, dont beaucoup mènent les bizuteurs et les bizuteuses devant les tribunaux.
La tradition américaine a aussi “déteint” sur d’autres pays, comme les Philippines, ancienne possession des Etats-Unis, on la retrouve au Canada, où elle est particulièrement violente dans les lycées.
De la même façon, la tradition du bizutage dans les écoles anglaises pour riches, le “fagging”, qui a disparu au Royaume-Uni, subsiste dans d’anciennes colonies britanniques, comme l’Inde, Sri Lanka etc. où elle porte le nom de “ragging”. Le “ragging” sert entre autres à éliminer des étudiants originaires des basses castes.
Idem pour la Belgique et la France (le bizutage existe au Maroc, dans l’ancien Congo belge, au Burundi, au Congo-Brazzaville etc.),pour le Portugal, qui a influencé son ancienne colonie du Brésil.
Voir les infos que nous donnons régulièrement sur nos forums en français et en anglais.
Le 31 août, elle a parlé des dérives des “wei” au cours de la réunion de rentrée avec les associations d’étudiants, dont celles qui fédèrent les facs de médecine et les écoles d’ingénieurs, et le 8 septembre elle abordera le sujet avec les recteurs.Contact aujourd’hui avec le cabinet de Valérie Pécresse. La ministre fait passer un double message:
1) prévention: la CGE, Conférence des Grandes Ecoles a signé une charte, répercutée par les écoles auprès des BDE, mise en garde très ferme de la ministre,
2) action très ferme également du ministère dès qu’il sera saisi d’un cas de bizutage. La ministre a insisté sur le risque de propagation de la grippe A au cours de la réunion avec les syndicats étudiants, elle parlera du rôle de l’alcool quand elle recevra les recteurs. Une chose est certaine en tout cas: dès qu’on nous informera d’un cas de bizutage, nous disposons d’un contact direct au ministère de Valérie Pécresse.
Article du journal de Saône-et-Loire (17/10/2010):Où en est-on du bizutage ou transmission des traditions, aux Arts et Métiers ? Vendredi à Cluny, le CABU, un collectif de syndicats et associations, anti bizutage créé à la rentrée, proposait une soirée débat autour du sujet.
Depuis la rentrée, à l’école Arts et Métiers ParisTech un groupe d’enseignants, soutenu par un collectif anti bizutage a souhaité s’inscrire dans la lignée des actions de « SOS Bizutage » créé par Jean Claude Delarue ». Nous considérons, déclara Rémy Marchall, enseignant à Cluny, que ces actions de bizutage sont une vraie atteinte à nos conditions de travail, durant toute la période de « Prise en main » soit tout le premier trimestre. D’une part cela perturbe vraiment les cours et d’autre part il est vraiment choquant de constater que les étudiants n’ont aucun libre choix. Ce collectif est né de ces préoccupations. Cette année nous avons voulu faire du préventif. Dans un premier temps en sensibilisant les parents à la rentrée, avec un tract signé par plusieurs enseignants. La « Prise en mis du 14 septembre » a déclenché des retraits de cours des enseignants.
« Au nom des traditions » Ce qui ne nous a pas plu c’est que la direction nous mette dans le même sac en sanctionnant aussi bien les élèves qui ne respectaient pas la loi (de 1998) que les professeurs opposés au bizutage ! Même si certaines choses sont acquises comme l’interdiction de la blouse en cours, on ne sait pas vraiment ce qui se passe durant cette prise en main. Certains élèves craquent et s’en cachent. » Actes humiliants et dégradants, symboles totalitaires, pressions psychologiques… Où en est-on aujourd’hui ? Et comment les choses ont-elles évolué ces dernières années ? On en saura peut-être plus bientôt. Actuellement l’équipe d’Envoyé Spécial » de France 2, dont on visionna lors de cette soirée le film : « Au nom des traditions » vient ponctuellement à Cluny au sein de l’école, pour poursuivre l’enquête menée en 2004. Un second film se prépare pour fin novembre.
Lors de ce débat, auquel participait d’ailleurs à titre privé un ancien élève, le collectif condamna également la trop grande intrusion de la Société des Anciens Élèves au sein de l’école. « On aimerait, déclara R Marchall, que ce soit un partenaire alors que ses membres sont omniprésents sans justificatif. Dans toute école, l’accès est contrôlé. Ici, la société des anciens élèves fait de l’entrisme systématique. »
Par sosbizutage, lundi 26 avril 2021 à 15:16 :: une :: #181 :: rssNous lançons un appel à la ministre du Travail, Elisabeth BorneContrairement à ce que nous avons longtemps cru, le bizutage n’existe pas seulement à l’école. Il sévit aussi dans d’autres lieux de formation, comme l’apprentissage.
Crânes tondus, asticots glissés dans le caleçon, liquides pourris déversés sur la tête, jeunes contraints d’ ingurgiter de l’alcool…Conséquences: des apprentis “craquent”, abandonnent la voie qu’ils avaient choisie, et cela au moment même où le gouvernement subventionne l’apprentissage !
Note aux entreprises qui accueillent des apprentis: vous êtes bien contents d’être aidés par nos impôts pour prendre des apprentis. Mais la MOINDRE DES CHOSES, c’est que vous formiez les jeunes dans le respect de leur dignité. Pas que vous empochiez nos sous pour les humilier ou les laisser humilier par vos employés.
Dans un premier temps, SOS Bizutage, qui crée une antenne spécifique pour l’apprentissage, suivra de près le jugement du tribunal saisi d’un bizutage dans un garage de l’Ille et Vilaine.
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Auteur: Delarue (—.w82-120.abo.wanadoo.fr)
Date: 08-24-07 16:56
Les éditions Albin Michel publient le 22 août un roman de Solenn Colléter, “Je suis morte et je n’ai rien appris”.
Roman policier, témoignage sur le bizutage.
Les premières lignes:
“Dimanche, 16h45
Un sifflet déchire l’obscurité: les bizuts lèvent la tête. Projecteur, bref aperçu du décor, apocalypse.
-BEUZEUS!!!
-VOUS ALLEZ CREVER!!!
-VOUS ÊTES DÉJÀ MORTS, SOUS-MERDES!!!
Mugissements, déflagrations, tonnerre de hurlements. Devant, derrière, partout à la fois, des monstres brament, rugissent, des gourdins s’abattent, des cravaches sifflent, des cornes de brume vocifèrent…Crânes rasés ou encagoulés, faciès crépusculaires, bouches béantes sur cris de haine, yeux exorbités…”
Cette scène aimable (le pire est à venir) se passe au cours du “week-end d’intégration” d’un établissement catholique de Neuilly, école un peu imaginaire où des jésuites préparent la fine fleur de la France à ses futures responsabilités.
Dans ses “remerciements”, Solenn Colléter cite Aude Wacziarg, “ma condiciple de Classes préparatoires” (qui a écrit un livre célèbre sur le bizutage), “première à avoir brisé la loi du silence” et “Matthieu Savin, agrégé de mathématiques qui, pour avoir dénoncé le bizutage au sein du lycée où il enseignait, a été muté d’autorité à la rentrée 2006”.
Quelques lignes encore, tirées de la “quatrième de couverture”:
“Avec une insoutenable clairvoyance, Solenn Colléter explore à travers l’expérience limite du bizutage la dynamique du rapport d’obéissance et de soumission au pouvoir.”
A lire, sans modération.
Avant d’accepter de subir un bizutage, tradition, “baptême” etc.,et de vous ridiculiser, de vous déshabiller, sous la pression du groupe ou parce que l’atmosphère s’y prête, rappelez-vous que les photos et les vidéos de votre exhibition circuleront pendant de longues années, et qu’elles peuvent réapparaître au moment où ça vous gênera, un peu, beaucoup ou énormément. A l’occasion de votre mariage (si un(e) rival veut se venger), d’une embauche, dans votre éventuelle vie publique…
Des correspondants nous signalent d’ailleurs régulièrement des photos et des vidéos qui circulent sur Internet, et dont les “héros” et les “héroïnes” préfèreraient qu’elles n’existent pas.
On en trouve apparemment sur des sites pornographiques, d’autant qu’à la diffèrence des scènes tournées par des professionnel(le)s, celles-ci présentent l'”avantage” de présenter des jeunes qui n’étaient pas volontaires ou qui regrettent, un peu tard, d’avoir accepté de se laisser bizuter. L’exhibition + la honte, voilà de quoi réjouir les voyeurs/voyeuses.
Nous ne donnons pas les références de ces sites pour ne pas ajouter à la honte des bizut(e)s. Quand nous publions des photos, nous cachons le visage des victimes.
Ces photos/vidéos pourraient d’ailleurs intéresser des avocats.
A propos du “consentement” des personnes qui auraient “accepté” d’être bizutées, rappelons que cette notion n’existe pas en France. La loi Ségolène Royal prévoit des sanctions dans tous les cas.
Dans d’autres pays, la loi peut être différente, mais:
1) le “consentement” peut en réalité résulter d’une pression psychologique, de menaces ou même de violences physiques. C’est évident sur certaines vidéos.
2) ce “consentement” peut éventuellement être invoqué par les bizuteurs/bizuteuses pour le bizutage lui-même, mais certainement pas pour la diffusion des images.
Le site SOS BIZUTAGE reprend le nom du comité créé par Jean-Claude Delarue dans le cadre de l’ADUA (Association des Usagers de l’Administration) et qui fait partie aujourd’hui de la FUT (Fédération des Usagers des Transports et des services publics).
Excédés et souvent indignés par les abus de bizutages qui étaient courant dans de nombreuses écoles (médecine, pharmacie, vétérinaires, petites et grandes écoles d’ingénieurs, de commerce et dans les classes de préparation aux grandes écoles), nous avons lancé une campagne il y a plus de 15 ans pour
1) Faire respecter les textes qui interdisaient ces pratiques depuis les années 20.
2) Mobiliser l’opinion publique pour lui faire comprendre que les bizutages sont loin d’être tous des petites brimades “amusantes”.
3) Faire pression sur les pouvoirs publics.
Contrat rempli en très grande partie. Après plusieurs années où SOS Bizutage se battait seul sur le terrain et dans les médias, l’opinion a basculé? Exemple: au cours de la même émission de débat à laquelle a participé Jean-Claude Delarue à trois ans de distance autour de 1990, 80% des auditeurs qui téléphonaient étaient pour le bizutage la première fois, 80% étaient contre la seconde. Et en 1998, un sondage a montré que 91% des Français soutenaient l’interdiction des bizutages.
Les pouvoirs publics ont également changé. Quand ils étaient ministres, René Monory et Lionel Jospin refusait d’intervenir. En 1997, en revanche, Ségolène Royal a pris le dossier très à cœur et a fait voter un texte de loi qui interdit les bizutages (texte intégré dans le Code Pénal).
Récemment, en 2002, nous avons dû réagir vivement quand Luc Ferry a déclaré qu’il fallait réfléchir à des bizutages “acceptables”. Et la loi, M. le Ministre? Depuis, le Grand Maître de l’Université a apparemment rangé sa copie. Mais il faut rester vigilant, d’où la création de ce site. Rien n’est jamais acquis.
SOS Bizutages s’intéressent aux bizutages à l’étranger. Déjà nous étions intervenus dans la presse belge francophone contre ce type de sévices, par exemple, à l’école vétérinaire où étudient de jeunes français.
Nous étendons aujourd’hui notre réseau à bien d’autres pays: la Lituanie, Madagascar, la Slovaquie, la Bulgarie pour commencer où nos correspondants mettent en cause les excès de certains bizutages à l’école – y compris au lycée – mais aussi à l’armée. On sait par exemple que les bizutages atteignent des sommets de sauvagerie dans l’armée russe, où des centaines d”appelés meurent chaque année à la suite de sévices ou parce qu’ils se sont suicidés.
Nous avons reçu le témoignage suivant qui décrit les conditions atroces d’un “baptême” dans une Université de Belgique:
« Je m’appelle [nous masquons le nom] et je suis une étudiante française en Belgique. Je
vous écrit pour clarifier une situation: celle du baptême étudiant. En
effet, je suis à […] l’Université [nous masquons le nom], où la
pratique des baptêmes étudiants est plus que répandue, et qui plus
est, avec le consentement des autorités de l'[Université]. Comme j’ai commencé
(mais pas terminé) mon baptême, je vais vous raconter avec la plus
grande précision et véracité ce que j’y ait vu.
Il y a plusieurs soirées:
-le parrainage: on est vendus à des parrains, qui nous achètent en
faisant ce que les Belges appellent des “à-fonds”, c’est à dire boire
son demi litre de bière en trois gorgées ou moins.
-la soirée pyjama: on dort dans le garage ou le local de son cercle
étudiant; une cassette vidéo est passée toute la nuit, et elle est
faite pour empêcher le bleu de dormir ; j’ai eu le droit à Dorothée
toute la nuit ; à quatre heures, nous avons eu le droit de nous
allonger sur le sol du garage pour dormir. A six heures, on nous a
réveillé au son de la trompette pour aller courir au bord du lac, sans
rien dans l’estomac, et en ayant dormi moins de deux heures. Trente
minutes de course.
-rallye chopes : on passe de stands en stands pour manger des trucs
qui sont mangeables en soi, mais écoeurants lorsqu’ils sont mis
ensembles. Si on vomi, ce qui arrive fatalement (surtout au stand
« tripes crues »), on recommence.
-le roi des bleus : forcés d’avaler des litres de bières, en moyenne
30 chopes de 50 cl pour gagner. Comme il faut les ingurgiter en 1 à 3
gorgées, tout le monde vomit. Obligation de finir le verre, même on a
vomit dedans (ce qui m’a valu mon dernier souvenir visuel du baptême :
une fille, le nez au dessus de son vomi, entourée de plusieurs
personnes lui ordonnant de le ravaler)
-Match de foot : attachés à deux, les bleus qui réussissent à mettre
un but sont punis en étant obligés de se mettre la figure dans la
boue. Les « poils et plumes », c’est-à-dire les anciens, versent des
choses dégoutantes sur les bleus : sauce tomate, bière crachée par un
poil, huile, œufs, etc… Si trop de choses tombent par terre
lorsqu’elles ont glissées, comme lorsque l’œuf dégouline le long du
corps, on est obligés de lécher ce qui se trouve par terre.
Et enfin, le clou du spectacle, la soirée baptismale. On ne sait
absolument rien à l’avance (comme pour toutes les activités,
d’ailleurs ). Un camarade de classe me dit « tu sais pourquoi on
appelle ça « baptême ? On est immergé dans un bain de sang ». Je n’ai
pas voulu le croire. Le lendemain, en me rendant au cercle de philo et
lettres, je croise les bleus d’autres cercles qui viennent de
terminer : ils sont complètement couverts de sang, avec tous leurs
habits. Ils partent faire la fête en boîte ainsi. J’ai quitté le
cercle le même jour ; désormais totalement exclue, je suis la seule à
avoir « abandonné ». Mes anciens « co-bleus » m’ont raconté : en
maillot, ils doivent baisser leur slips (pour les hommes) afin d’avoir
la verge peinte en bleu. Les filles doivent enlever leur haut pour
avoir la poitrine peinte. Ils restent plusieurs heures à marcher « en
éléphant », en passant la main entre leurs jambes et en tenant la main
de celui qui est devant, en chantant « j’ai quelque chose de pointu
qui me rentre dans le cul, qui m’empêche de marcher ». Ils restent de
longues heures « gueule en terre », à genoux et le nez juste au dessus
du sol. Généralement, un poil pisse juste à côté pour qu’ils aient le
nez à 2 millimètre au dessus.
Pendant toutes ces activités, si le bleu accomplit mal quelque chose,
s’il oublie les phrases sans sens qu’on lui fait retenir (comme : « le
fifrelin est le 369 dix millionième quart de part de poil de con de
vierge enceinte coupé perpendiculairement à la base dans le sens de la
longueur au moyen d’une lame gillette préalablement aiguisée sur la
pine du vice-recteur qui bandait pour la circonstance devant la statue
de l’Alma mater nourrissant ses milliers d’enfants de bière et de
désirs pervers et inassouvis »), il est insulté et mis « gueule en
terre ». Surtout, on a interdiction de répondre à un ancien ou de le
regarder (obligation de regarder par terre). On doit manger tout ce
qu’ils nous donnent : cube de bouillon, ail (en moyenne 20 gousses par
soirée, c’est très douloureux pour la langue), oignons, et surtout
viande pour chien.
Tout cela, à part la soirée du baptême proprement dite, qui d’ailleurs
dure toute une nuit, avec interdiction de dormir), je les vus de mes
propres yeux. Et il y a aussi tout ce que je ne raconte pas, et qui
est une violence « banale », comme le poil qui appuie avec son pied
sur la nuque du bleu quand il est gueule en terre pour lui imprimer la
marque des gravillons dans le front.
Et aujourd’hui, deux mois après les faits, je suis incapable de m’en
remettre : je fais des cauchemars toutes les nuits en repensant à tout
cela, je vois un psy, et surtout, j’ai perdu tout goût pour les
études, je suis incapable de suivre les cours normalement, c’est très
dur d’aller à la fac. J’ai tenté de chercher de l’aide partout : la
fac fait la sourde oreille, les étudiants et professeurs soutiennent
massivement cette coutume.
Si j’étais en France, je porterai plainte. Ici, je n’ai nulle part où
m’adresser, alors que ce baptême a fait de ma vie un calvaire. S’il
vous plait, publiez ce témoignage à une bonne place, je jure qu’il est
véridique. Il faut que les étudiants français en Belgique soient
prévenus, pas comme moi, et qu’ils ne voient jamais tout cela de leurs
yeux. Je n’ai aucun recours, je me sens totalement désarmée face à
l’[Université]., dites moi ce que je peux faire, si je peux déposer une plainte
dans une institution européenne, si des gens ont déjà été condamnés
pour actes de barbarie en Belgique, s’il y a des précédents
judiciaires en Belgique qui me permettraient de porter plainte… J’ai
besoin d’aide pour sortir de ce cauchemar…»